jeudi 22 septembre 2011

Fragments d'enfance - 39

Un moineau vient de s'infiltrer dans la cuisine. Par audace, par inadvertance. Aussitôt, je bloque les issues. L'animal panique, se cogne aux carreaux. Je finis par l'attraper, tout étourdi. Que c'est émouvant ! Tenir entre mes paumes son corps menu... Pourtant, il n'est ni perdu, ni blessé. Ce n'est pas un oisillon tombé du nid ! C'est un adulte nerveux, au bec effilé.
Je le glisse dans la cage du canari. Tous deux se ressemblent ; presque la même robe. Presque, mais celle du moineau est plus fauve... Surtout, il fonce en tous sens, manquant de blesser le canari.
Vite, ouvrir cette cage ! J'attrape le moineau affolé et le reconduits au dehors. Je desserre l'étau de mes doigts. Pas un regard, aucune hésitation : il s'envole droit et haut, dans la lumière d'octobre. Et moi qui reste sans voix. De quoi aurait-il dû me remercier ? 

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