dimanche 14 août 2011

Fragments d'enfance


 Quand j'étais petit, je tuais les oiseaux. Sans le vouloir. Sans rien y comprendre. Au jardin, sur une route de campagne, je ramassais l'oisillon tombé du nid. L'adulte blessé, parfois... Je le tenais au chaud entre mes deux paumes. Mon cœur bondissait comme le sien ; j'étais un sauveur.
Chemin du retour. Dans quelques heures, l'oiseau serait apprivoisé. Une blessure visible ? Je la nettoyais au coton imbibé d'alcool. Dans son bec minuscule, je fourrais une bouillie de jambon. En vain ; il refusait d'avaler. Je le logeais dans une cagette renversée. Un mot tendre, avant d'éteindre la lumière...
Le lendemain, il était mort.


2 commentaires:

Monika a dit…

Excellent.

Paul de Maricourt a dit…

Enfant, ce sont les oiseaux qui nous apprennent la mort...